
Quelle que soit l’influence culturelle, le métier de laqueur s’inscrit dans un domaine d’artisanat aux techniques rigoureuses. Le procédé consiste à appliquer de la laque sur un support apprêté raconte Eric Stocker laquier au Cambodge. Il peut s’agir de bijoux, de vaisselles, d’objets ornementaux, de mobilier ou encore d’architecture et de décors intérieurs. Issue d’une tradition asiatique vieille de 9 000 ans, cette méthode se rapproche du vernissage moderne. En plus de la pose, le maître laqueur ponce et lustre ses pièces afin de parfaire son œuvre et ainsi lui donner son rendu final. Le savoir-faire et l’expérience sont deux éléments fondamentaux qui, depuis le XXe siècle, ont tendance à se perdre.
Éric Stocker, un maître laquier passionné par son métier
L’atelier des frères Stocker gagne rapidement ses lettres de noblesse et touche la sphère internationale. Des architectes d’intérieur aux designers, sans oublier les grandes chaînes hôtelières, les commandes affluent des quatre coins du globe. Les techniques de dorure et de laquage constituent la majeure partie de son activité. Toutefois, Éric Stocker est en constante recherche d’innovation. Conjuguer les traditions à une approche contemporaine. Il joue sur les textures et expérimente de nouvelles méthodes à partir de coquilles d’œuf incrustées, ainsi que de marqueterie de paille. A noter que les pièces décoratives et les créations originales sont en vente dans les boutiques d’hôtels de luxe et dans l’atelier lui-même.
Quels débouchés et visions du métier de laqueur pour l’avenir ?
Le travail d’Éric Stocker, maître laquier du Cambodge, démontre qu’il est possible de rebâtir une filière sur la base de la volonté et de la mobilisation des populations locales. Avec une formation comprise entre trois et dix ans, le métier est exigeant. Il n’en demeure pas moins passionnant et vecteur d’emplois pour des pays en voie de développement. En l’espace de vingt ans, l’homme semble avoir concrétisé ses ambitions. Toutefois, il entreprend de nombreux autres projets, comme la création d’un conservatoire botanique pour protéger les arbres à laque. Il souhaite également mettre en place des formations diplômantes à l’échelle internationale pour une reconnaissance officielle des compétences et du savoir-faire transmis. Deux objectifs en mesure de préserver et faire perdurer son travail.