Né il y a de cela 86 hivernages à Kébémer (150 km de Dakar), au nord du pays, mais déclaré à Saint-Louis (267 km de Dakar), toujours au nord, pour bénéficier du statut de citoyen français, Abdoulaye Wade, président sortant, a été battu le dimanche 25 mars, lors du second tour de la présidentielle, par son ancien « disciple », Macky Sall, qu’il qualifiait naguère d’« apprenti politique ».
Après s’être présenté sans succès aux élections présidentielles de 1978 contre Léopold Sédar Senghor, de 1983, 1988 et 1993 contre Abdou Diouf, Wade réussit à mettre en ballotage son challenger de toujours en réunissant 31 % des suffrages au premier tour contre 41,3 %.
Grâce notamment à un fort report de voix de Moustapha Niasse sur sa candidature, il obtient 58,1 % à l’issue du second tour du scrutin, mettant fin à quarante ans de pouvoir socialiste au Sénégal.
Réélu en 2007, en application de la nouvelle constitution de 2001 fixant la durée du mandat à cinq ans, renouvelable une seule fois, encore modifiée par lui en 2008 pour redevenir 7 ans), le président Wade s’offrait en 2012 sa 7ème présidentielle, malgré la forte contestation de sa candidature, jugée anticonstitutionnelle par l’opposition et la société civile.
Sur les 2 735 135 électeurs qui ont voté pour le premier tour de la présidentielle sénégalaise du 26 février, Abdoulaye Wade obtenait 942 327 voix, soit 34,81% des suffrages, suivi de Macky Sall, qui a obtenu 719 367 voix, soit 26,58%.
Son adversaire au second tour, lui aussi écarté de la succession du « père adoptif » comme l’autre Premier ministre Idrissa Seck (devenu lui aussi opposant), a bénéficié du soutien des 12 candidats malheureux au premier tour du 26 février dernier.
Contrairement à ses prédécesseurs Léopold Sédar Senghor et Abdou Diouf dont les familles biologiques étaient écartées de la gestion de l’Etat, Abdoulaye Wade, marié à une Française, Viviane Vert, se faisait assister par ses deux enfants.
Sa fille, Sindiély, née en 1972, est assistante spéciale du chef de l’Etat et a été déléguée générale adjointe du 3ème Festival mondial des arts nègres (FESMAN) tenu du 10 au 31 décembre 2010 au Sénégal.
Né en 1968, Karim, son fils, ancien président de l’Agence nationale pour l’Organisation de la conférence islamique (ANOCI), ministre du « Ciel et de la Terre » tel que surnommé par les medias, du fait des nombreux départements ministériels sous sa tutelle, fit ses premiers pas dans un gouvernement le 1er mai 2009 avec les départements ministériels de la Coopération internationale, de l’Aménagement du territoire, des Transports aériens et des Infrastructures.